Haití, desde siempre tuvo un gran amigo en la persona del eminente escritor y filosofo Régis Debray.
Esta semana, el autor del famoso libro “Critica de la razón política” - entre mas de decenas de libros escritos por Régis Debray- escribió en el periódico “Le Monde” en Francia, este articulo reproducido en Haiti en "Le Nouvelliste" que traduzco aquí al español:
"A finales de 2006, se celebraron las elecciones municipales en toda la República haitiana. Esta primer vuelta a la norma democrática ofrece una oportunidad a este pueblo calumniado de poder de nuevo respirar. Ayudémoslos a agarrarla. Es frágil. Razón de más para que nuestro país ayude a su antigua colonia.
Momentáneamente, la anarquía y el crimen - saqueos, violaciones, raptos indecentes, torturas, asesinatos - permanecen los amos indeterminados de muchos barrios de Port-au-Prince. Con la ayuda de la ONU, el poder legítimo intenta enfrentar. No se ha ganado la batalla aun.
¿En qué nos concierne?
La República Francesa no podría olvidar lo que debe a los esclavos quienes hicieron la revolución en Saint Domingue: la abolición de la esclavitud por el Convenio.
Es quizá gracias a este combate común que nuestro país es el de los derechos humanos, y no solamente del varón blanco, rico y colonizador. Acuérdense también de las pesadas indemnizaciones exigidas por nuestro país para admitir la independencia de la primera República negra. Este recordatorio no contempla a un cualquier arrepentimiento anacrónico, sino a un mínimo de espíritu de responsabilidad y fraternidad.
Los alcaldes de Francia y los Presidentes de región conocen bien los recursos de la cooperación descentralizada, que pueden resultar decisivos para el éxito de sus homólogos de Haití. Si los alcaldes recientemente elegidos por el país de Toussaint Louverture no tienen los medios de mejorar rápidamente la suerte de sus conciudadanos, la desesperación volverá de nuevo.
Es para oponerse a este fatalismo y luchar contra la indiferencia que se fundó la Sociedad de los amigos de la República haitiana. Y es en su nombre que llamo a todos los alcaldes de Francia y a los otros responsables políticos, para que aporten apoyo y ayuda a sus colegas de Haití. Harán honor a la francofonía. Volverán a dar sentidos a palabras cansadas: fraternidad, igualdad y solidaridad. Y volverán a entablar, uno a uno, los anillos de nuestra memoria transatlántica".
Acá, el texto original en francés:
Appel à l'aide pour Haïti, par Régis Debray
Fin 2006, des élections municipales se sont tenues dans toute la République haïtienne. Ce premier retour à la règle démocratique offre une chance à ce peuple mal-aimé de pouvoir à nouveau respirer. Aidons-le à la saisir. Elle est fragile. Raison de plus pour que notre pays vienne en aide à son ancienne colonie.
Pour l'heure, l'anarchie et le crime - pillages, viols, rapts crapuleux, tortures, assassinats - demeurent les maîtres obscurs de bien des quartiers de Port-au-Prince. Avec l'aide de l'ONU, le pouvoir légitime tente d'y faire face. La partie n'est pas gagnée. En quoi nous concerne-t-elle ?
La République française ne saurait oublier ce qu'elle doit aux esclaves insurgés de Saint-Domingue : l'abolition de l'esclavage par la Convention. C'est peut-être grâce à ce combat commun que notre pays est celui des droits humains, et pas seulement du mâle blanc, riche et colonisateur. Souvenons-nous également des lourdes indemnités exigées par notre pays pour admettre l'indépendance de la première République noire.
Ce rappel ne vise pas à une quelconque repentance anachronique, mais à un minimum d'esprit de responsabilité et de fraternité. Les maires de France et les présidents de région connaissent bien les ressources de la coopération décentralisée, qui peuvent s'avérer décisives pour la réussite de leurs homologues d'Haïti. Si les maires nouvellement élus au pays de Toussaint Louverture n'ont pas les moyens d'améliorer rapidement le sort de leurs concitoyens, le désespoir reviendra.
C'est pour s'opposer à ce fatalisme et lutter contre l'indifférence que s'est fondée la Société des amis de la République haïtienne. Et c'est en son nom que j'en appelle à tous les maires de France et aux autres responsables politiques, pour qu'ils apportent soutien et aide à leurs collègues d'Haïti.
Ils feront honneur à la francophonie. Redonneront sens à des mots fatigués : fraternité, égalité et solidarité. Et renoueront, un à un, les anneaux de notre mémoire transatlantique.
Esta semana, el autor del famoso libro “Critica de la razón política” - entre mas de decenas de libros escritos por Régis Debray- escribió en el periódico “Le Monde” en Francia, este articulo reproducido en Haiti en "Le Nouvelliste" que traduzco aquí al español:
"A finales de 2006, se celebraron las elecciones municipales en toda la República haitiana. Esta primer vuelta a la norma democrática ofrece una oportunidad a este pueblo calumniado de poder de nuevo respirar. Ayudémoslos a agarrarla. Es frágil. Razón de más para que nuestro país ayude a su antigua colonia.
Momentáneamente, la anarquía y el crimen - saqueos, violaciones, raptos indecentes, torturas, asesinatos - permanecen los amos indeterminados de muchos barrios de Port-au-Prince. Con la ayuda de la ONU, el poder legítimo intenta enfrentar. No se ha ganado la batalla aun.
¿En qué nos concierne?
La República Francesa no podría olvidar lo que debe a los esclavos quienes hicieron la revolución en Saint Domingue: la abolición de la esclavitud por el Convenio.
Es quizá gracias a este combate común que nuestro país es el de los derechos humanos, y no solamente del varón blanco, rico y colonizador. Acuérdense también de las pesadas indemnizaciones exigidas por nuestro país para admitir la independencia de la primera República negra. Este recordatorio no contempla a un cualquier arrepentimiento anacrónico, sino a un mínimo de espíritu de responsabilidad y fraternidad.
Los alcaldes de Francia y los Presidentes de región conocen bien los recursos de la cooperación descentralizada, que pueden resultar decisivos para el éxito de sus homólogos de Haití. Si los alcaldes recientemente elegidos por el país de Toussaint Louverture no tienen los medios de mejorar rápidamente la suerte de sus conciudadanos, la desesperación volverá de nuevo.
Es para oponerse a este fatalismo y luchar contra la indiferencia que se fundó la Sociedad de los amigos de la República haitiana. Y es en su nombre que llamo a todos los alcaldes de Francia y a los otros responsables políticos, para que aporten apoyo y ayuda a sus colegas de Haití. Harán honor a la francofonía. Volverán a dar sentidos a palabras cansadas: fraternidad, igualdad y solidaridad. Y volverán a entablar, uno a uno, los anillos de nuestra memoria transatlántica".
Acá, el texto original en francés:
Appel à l'aide pour Haïti, par Régis Debray
Fin 2006, des élections municipales se sont tenues dans toute la République haïtienne. Ce premier retour à la règle démocratique offre une chance à ce peuple mal-aimé de pouvoir à nouveau respirer. Aidons-le à la saisir. Elle est fragile. Raison de plus pour que notre pays vienne en aide à son ancienne colonie.
Pour l'heure, l'anarchie et le crime - pillages, viols, rapts crapuleux, tortures, assassinats - demeurent les maîtres obscurs de bien des quartiers de Port-au-Prince. Avec l'aide de l'ONU, le pouvoir légitime tente d'y faire face. La partie n'est pas gagnée. En quoi nous concerne-t-elle ?
La République française ne saurait oublier ce qu'elle doit aux esclaves insurgés de Saint-Domingue : l'abolition de l'esclavage par la Convention. C'est peut-être grâce à ce combat commun que notre pays est celui des droits humains, et pas seulement du mâle blanc, riche et colonisateur. Souvenons-nous également des lourdes indemnités exigées par notre pays pour admettre l'indépendance de la première République noire.
Ce rappel ne vise pas à une quelconque repentance anachronique, mais à un minimum d'esprit de responsabilité et de fraternité. Les maires de France et les présidents de région connaissent bien les ressources de la coopération décentralisée, qui peuvent s'avérer décisives pour la réussite de leurs homologues d'Haïti. Si les maires nouvellement élus au pays de Toussaint Louverture n'ont pas les moyens d'améliorer rapidement le sort de leurs concitoyens, le désespoir reviendra.
C'est pour s'opposer à ce fatalisme et lutter contre l'indifférence que s'est fondée la Société des amis de la République haïtienne. Et c'est en son nom que j'en appelle à tous les maires de France et aux autres responsables politiques, pour qu'ils apportent soutien et aide à leurs collègues d'Haïti.
Ils feront honneur à la francophonie. Redonneront sens à des mots fatigués : fraternité, égalité et solidarité. Et renoueront, un à un, les anneaux de notre mémoire transatlantique.
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